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Comment Prévenir Les troubles musculo-squelettiques liés au travail ?

En France, les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) liés au travail représentent la première cause de maladies professionnelles indemnisées. C’est aussi 90% des maladies professionnelles reconnues par le régime général. Des troubles fréquents qui ont donc des conséquences aussi bien pour les salariés que pour les entreprises (source Assurance Maladie).

Identification, facteurs de risques, prévention, actions à mener : dans cet article, nous faisons le point sur ces pathologies dont la conséquence directe est l’absentéisme.

Que sont les troubles musculo-squelettiques ?

Les troubles musculo-squelettiques sont des pathologies touchant les articulations, les muscles et les tendons. Ils peuvent s’exprimer par de la douleur, mais également raideur, maladresse ou perte de force. Ces troubles peuvent être reconnus comme maladie professionnelle.

Les pathologies les plus fréquentes touchent principalement les membres supérieurs. Mais les membres inférieurs peuvent également être atteints. C’est notamment le cas des salariés travaillant à genoux ou accroupis.

Que sont les troubles musculo-squelettiques ?

On peut citer par exemple :

  • Épaule : tendinite, syndrome de la coiffe des rotateurs
  • Coude : épicondylite, épitrochléite
  • Poignet : carpien, Guyon
  • Main : tendinite
  • Affections musuculaires et discales : lombalgies, syndrome tensionnel de la nuque
  • Bursite du genou
  • Inflammation du tendon d’Achille

La liste complète des troubles recensés est consultable sur la liste dressée par le code de la sécurité sociale.

Quels sont les facteurs liés aux troubles musculo-squelettiques ?

Les déclarations de maladies professionnelles liées à des TMS sont en nette augmentation. Les enjeux sont donc considérables en termes de santé publique mais aussi de santé au travail. C’est pourquoi il est important de savoir identifier les facteurs liés à ces pathologies.

Bien que tous les secteurs d’activités soient concernés par le sujet, la majorité des cas se concentre sur :

  • L’agroalimentaire
  • La métallurgie
  • La construction automobile
  • Le BTP
Les facteurs des troubles musculo-squelettiques

Les causes relevées sont les suivantes :

  • Les gestes répétitifs : travail à la chaîne, en caisse, en rayon…
  • Le travail statique de faible intensité avec mauvaise posture : travail de bureau, manufacture de précision penchée (horlogerie, électronique…)
  • La durée de l’activité
  • Les vibrations, les chocs, le froid et la qualité de l’éclairage (conduite d’engins ou de véhicules, utilisation de marteau piqueur…)
  • De mauvaises conditions de travail : problèmes d’organisation et d’environnement de travail, clarté des tâches, relations interpersonnelles, contraintes de temps, cadences…
  • Tension, manque de reconnaissance, travail monotone, insécurité de l’emploi…

Les TMS résultent d’un déséquilibre entre les capacités fonctionnelles des personnes et les sollicitations qui apparaissent dans un contexte de travail.

Imbernon, 2010

Et tout cela n’est pas sans conséquences. En effet, la perte financière liée aux TMS pour les employeurs s’élèverait à 2 milliards d’euros. Ce sont également 30% des arrêts de travail qui seraient issus des TMS. Lorsque le temps d’arrêt de travail moyen pour un accident du travail lié au mal de dos est de 2 mois, prendre des précautions semble indispensable. (source Assurance Maladie)

De plus, les entreprises sont tenues d’assurer la sécurité et de protéger la santé physique et mentale des salariés. Afin de limiter au maximum les TMS, la prévention est de rigueur.

La prévention des troubles musculo-squelettiques

Comment prévenir les TMS ?

Les principes de prévention

D’après le code du travail, il y a 9 principes généraux de prévention.

  1. Éviter les risques : l’employeur doit appréhender les risques professionnels dans le cadre de l’organisation du travail.
  2. Évaluer les risques qui ne peuvent être évités : tous les secteurs présentent des risques différents. En effectuant un audit desdits risques, les TMS pourront au moins être limités.
  3. Combattre les risques à la source : dans le prolongement de l’audit, identifier l’origine des TMS et leurs causes, afin de pouvoir les réduire voire même de les supprimer.

De l’identification aux actions

4. Adapter le travail à l’homme : travailler sur l’ergonomie des postes. Cela passe par le choix des équipements de travail et des conditions de réalisation du travail.

5. Tenir compte de l’état d’évolution de la technique. Dans le secteur industriel : réduire la gêne, la fatigue et les contraintes physiques et psychiques. Mise en place de pauses, rotation, élargissement des tâches, modernisation des équipements de manutention. Adapter les postes de travail soumis aux tâches répétitives, Sur le plan tertiaire, contribuer au mieux-être des travailleurs : sièges ergonomiques, alternance des positions de travail, hauteur et éclairage des écrans, insonorisation et isolation des bureaux …

6. Remplacer ce qui est dangereux par ce qui ne l’est pas ou l’est moins. Il s’agit là de toute action ayant pour but de sécuriser le cadre de travail et ainsi améliorer les compétences des salariés ou de l’environnement humain.

7. Planifier la prévention en y intégrant : la technique, l’organisation du travail, les conditions de travail, les relations sociales, mais également les risques liés au harcèlement moral et sexuel.

8. Prendre des mesures de protection collective. Préalable indispensable à la mise en place des protections individuelles.

9. Donner les instructions appropriées aux travailleurs. Une fois les troubles musculo-squelettiques identifiés et évalués, l’employeur doit mettre en place diverses actions. Celles-ci doivent être complétées par des instructions claires. L’objectif est que chaque salarié ait toutes les informations sur les ressources mises en place pour faire face aux situations à risques.

Appliquer les bons gestes reste également un bon moyen pour limiter les TMS. Dans ce cadre, des formations « Gestes et postures » permettent ainsi de former les collaborateurs et de prendre soin de leur capital humain.  

Appliquer les bons gestes pour prévenir les TMS

Les conséquences de l’absence d’action contre les TMS

L’absentéisme est la première conséquence directe des TMS, avec de fortes répercussions pour les entreprises. C’est pourquoi en l’absence de prévention et d’actions, ces troubles sont la cause de désorganisation et entraînent ainsi une baisse de la productivité et de la performance.

D’après l’INRS, 10 millions de journées de travail seraient ainsi perdues chaque année en France suite à des troubles musculo-squelettiques. D’ailleurs, plus la prise en charge des TMS est tardive, plus elle s’avère lourde.

Les TMS les plus fréquents sont :

  • Le syndrome du canal carpien (38%)
  • Le syndrome de la coiffe des rotateurs à l’épaule (30%)
  • L’épicondylite latérale au coude (22%)
  • Les lombalgies (7%)

(source Assurance Maladie)

Les conséquences de l'absence d'action contre les TMS

Parmi les troubles causant des arrêts maladie, les Risques psycho-sociaux (RPS) sont également à considérer. Stress, intensité et charge de travail, mauvaises relations, manque d’autonomie… peuvent causer une dégradation de la santé des employés, en particulier leur santé mentale.

La qualité de vie et des conditions de travail (QVTC) est l’une des préoccupations majeures de la fonction RH. Et comme nous avons pu le voir dans cet article, une mauvaise gestion des TMS et de leur prévention peut donc avoir des répercussions néfastes sur votre entreprise, et à terme sur votre marque employeur.

Dans ce cadre, se faire accompagner reste un moyen sûr de mettre en place les bonnes pratiques afin d’assurer une meilleure santé à vos salariés, mais également à votre entreprise.

Les experts de PROEVOLUTION vous accompagnent dans l’évaluation des risques au sein de votre entreprise. Mais également dans la mise en place d’un plan d’action.

Le sujet est sensible et les conséquences non négligeables. Alors, prenons le temps d’en échanger.

Par Claire PASQUAL

Claire PASQUAL est Chargée de Marketing & Digital et rédige de nombreux articles sur l'actualité RH ainsi que sur les expertises de PROEVOLUTION.