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Europe : des pénuries d’emplois qui se généralisent

Les entreprises se plaignent de plus en plus de difficultés à recruter dans leur pays. Un phénomène qui pourrait cacher, moins un manque de croissance qu’un problème de chômage structurel.

Quand on parle de disparités économiques et sociales persistantes au sein de l’Union européenne, la plus flagrante concerne les taux de chômage. Tandis que certains pays du sud de l’Europe continuent à tenter de résorber un  chômage de masse , comme en Italie en Espagne et en France, d’autres, au nord et à l’est du continent sont parvenus au plein-emploi et se plaignent de manquer de bras.

Disparues avec la récession et l’envolée du chômage à partir de 2008, ces carences de personnel sont réapparues avec la reprise de 2012. Récemment, le think-tank  Bruegel notait que le niveau des pénuries avait dépassé leur sommet d’avant la crise, en Europe centrale et orientale mais aussi dans les pays d’Europe du nord ouest.

Exode des travailleurs

A l’est de l’Europe, le phénomène s’explique par le rattrapage économique accéléré des économies. Pologne (+4,8 %) Hongrie (+4,3 %) et République tchèque (3 %) ont affiché cette année les taux de croissance parmi les plus élevés d’Europe (2,1 % en moyenne). Le vieillissement des populations conjugué à  l’exode des travailleurs, attirés par de meilleurs salaires à l’ouest a provoqué un manque de personnel disponible. Parmi les solutions préconisées par les chercheurs, des hausses de salaires, une moindre taxation des bas salaires et une immigration organisée à laquelle se refusent aujourd’hui les gouvernements de ces pays.

A l’ouest, la Suède,  les Pays-Bas, l’Autriche et l’Allemagne, qui affichent les taux de chômage les plus faibles d’Europe, ont été les premiers confrontés massivement à ce problème qui concerne désormais tous les secteurs, des infirmiers aux ingénieurs. Le déclin démographique accentue cette tendance en Allemagne où le gouvernement vient d’adopter  un projet de loi facilitant l’accès au marché du travail de migrants qualifiés, y compris de pays n’appartenant pas à l’Union européenne.

Faiblesse des compétences

Paradoxalement les pays du sud mettent eux aussi en avant des difficultés de recrutement. Rien de très inquiétant pour Samy Chaar, chef économiste chez Lombard Odier. « Ce phénomène est non seulement normal mais plutôt sain dans des économies qui sont en phase de croissance ». Il est donc normal de rencontrer des phénomènes de tension dans certains secteurs : « Lorsqu’une économie croît au-dessus de son potentiel, elle consomme de la ressource humaine. C’est le cas en Allemagne mais aussi en Grèce, en Espagne ou en France ». La dynamique est la même partout et l’écart des taux de chômage s’explique par [lire la suite sur le site des Echos]

Par Claire PASQUAL

Claire PASQUAL est Chargée de Marketing & Digital et rédige de nombreux articles sur l'actualité RH ainsi que sur les expertises de PROEVOLUTION.