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Les risques psycho-sociaux chez le chef d’entreprise

En ce début d’année, l’EMD École de Management a organisé un colloque dédié aux risques psychosociaux (RPS) du dirigeant, souvent isolé dans sa fonction.

Un sujet peu connu, sur lequel les retours d’expérience et les études manquent encore. Vincent Aubin, agrégé de philosophie et enseignant à l’EMD, livre quelques pistes de réflexion.

Existe-t-il des études ou travaux portant sur les RPS chez les chefs d’entreprise ?

Lorsque l’on évoque les RPS, on s’intéresse systématiquement aux collaborateurs, le chef d’entreprise étant souvent cantonné dans le rôle du « grand méchant loup ».

Par un raccourci facile, si les salariés sont en souffrance, c’est, tout ou en partie, la faute du patron. Or ces risques existent bel et bien, comme en ont témoigné plusieurs dirigeants d’entreprise lors du colloque. Je pense notamment à cette dirigeante d’une PME, victime de harcèlement de la part de certains salariés, et qui s’interrogeait : « Ai-je le droit d’en parler ? ».

Ces éléments expliquent sans doute l’absence de travaux sur le sujet. Soulignons néanmoins le travail atypique du sociologue James March, récemment disparu. Son enseignement sur le leadership, à l’université de Stanford, reposait sur la conviction que les problèmes du leadership ne sont autres que les problèmes de la condition humaine en général. Il s’appuyait, plutôt que sur la littérature managériale, sur les grandes œuvres littéraires : lire Othello, de Shakespeare, pour évoquer la relation entre vie publique et vie privée, par exemple.

Et quoi de plus actuel, tant qu’on est chez Shakespeare, que le monologue d’Henry V sur la solitude du roi, entouré de flatteurs, et sur qui convergent toutes les plaintes et tous les reproches ?

En quoi l’analyse d’œuvres du passé peut-elle éclairer ce sujet ?

Elle apporte d’autres grilles de lecture, permettant de prendre du recul sur des situations et d’envisager des solutions pour sortir d’une situation.

Prenons l’exemple de Machiavel. Dans l’un de ses textes, il évoque l’excellence de l’armée romaine. Pour lui, ses succès tiennent notamment au fait que la hiérarchie n’est pas figée. Un officier nommé général le temps d’une campagne peut se retrouver second du général la campagne suivante, le faisant ainsi profiter de son expérience.

Une manière possible de prévenir l’isolement du chef d’entreprise serait de lui permettre de prendre un poste à N-1 ou N-2, pendant une période donnée.

Lors du colloque, vous avez avancé une autre piste : la prévention des RPS du dirigeant passerait par l’amélioration de la communication avec ses salariés.

J’aime beaucoup le mot « communication », parce qu’il signifie à l’origine « rendre commun », c’est-à-dire créer du lien. Malheureusement, le mot prête aujourd’hui à confusion. Il vaut mieux parler de relation, et dire qu’il faut « soigner » la relation. Et donc… les gens.

Plus largement, je pense essentiel de repenser la relation entre le dirigeant et ses équipes. L’une des clés est [lire la suite sur le site de Focus RH]

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Par Claire PASQUAL

Claire PASQUAL est Chargée de Marketing & Digital et rédige de nombreux articles sur l'actualité RH ainsi que sur les expertises de PROEVOLUTION.