Le soleil est de retour, comme le présentiel, à nouveau autorisé par le gouvernement. En effet, mercredi 9 juin, en parallèle à la réouverture des restaurants, le télétravail généralisé obligatoire prend fin. Cependant cette bonne nouvelle se transforme vite en casse-tête pour les services RH. Faut-il arrêter brutalement le télétravail ? Ou bien doit-on le conserver ? Qu’est-ce que l’hybridation du travail ?
Puis comment les équipes vivront ce nouveau changement ?
Notre cabinet de recrutement et accompagnement au changement vous partage sa vision et ses tips.
Pourquoi revenir au travail au bureau ?
Tous les métiers qui le permettaient étaient il y a peu, et pendant plus de 15 mois, imposés au télétravail. A présent, avec ce recul du virus et la vaccination, le retour en présentiel semble massif.
D’ailleurs, toutes les entreprises n’ont pas joué le jeu, amenant de nombreux débats sur les presses professionnelles.
Le principal argument du retour en présentiel est moral. Coupé du monde, les salariés pouvaient avoir tendance à déprimer.
Retour à la vie sociale et professionnelle
De nombreuses études et témoignages ont fait état de l’importance du présentiel pour faire travailler les équipes ensemble. Ou même pour les relations sociales en général. Nous en parlions d’ailleurs au travers de l’interview de Fabrice Stephan il y a quelques mois.
En effet, l’ambiance de travail est bien meilleure autour de la machine à café, que lors d’une réunion Skype.
Sans oublier les discussions de couloir, impossible à reproduire en digital, qui favorisent la circulation de l’information.
Un cadre plus propice au travail
Enfin, il est évident pour beaucoup, surtout les parents de jeunes enfants, que le télétravail est compliqué. Même si les enfants sont de retour à l’école, il y a toujours des horaires où ils sont présents. Ceux qui ont pratiqué témoigneront de la difficulté de se concentrer sur une tâche ou de participer à une conférence téléphonique, pendant que leurs chérubins se bagarrent sur le canapé.
Même sans parler des enfants, certains salariés ont besoin de dissocier pro et perso et ont plus de mal à être productif sur le bureau où ils passent la majorité de leur temps sur Youtube ou Twitch.
Plus généralement, les salariés ont tous senti des difficultés de concentration en visio. Alors que tous les sens peuvent se focaliser dans l’échange lors d’une réunion en présentiel. Par ailleurs, il peut être tentant lors des visio de faire autre chose.
contrôle de l’activité
Factuellement, c’est aussi une question de productivité. D’ailleurs certains managers et dirigeants, de manière généralement désavouée, comptent sur le présentiel pour « fliquer » le salarié.
Ainsi ils peuvent s’assurer que ce dernier est bien dévoué à la tâche, et pas sur Netflix ou Fortnite.
Ce sujet souvent tabou revient souvent sur la table quand on parle de management intergénérationnel.
Pourquoi conserver le télétravail ?
Malgré le précédent chapitre, il y a aussi eu énormément d’avantages qui ont été mis en avant pendant les confinements.
Gain de temps
L’argument des pro-télétravail est principalement l’énorme gain de temps procuré par cette pratique. Tout d’abord dans les transports : le trajet entre le lit et le bureau sera toujours plus court !
Mais surtout pour les rendez-vous ! Une conf call de quelques minutes peut facilement et rapidement s’organiser. Les fonctions commerciales notamment : pourquoi passer 4 heures sur la route pour un rendez-vous de 30 minutes ? Le distanciel représente ici un gain de temps énorme et ce temps pourra se dédier à mieux travailler la proposition commerciale.
Économie et écologie
Dans l’extension du dernier point, le télétravail permet l’économie d’essence et de titre de transport. Ainsi le télétravail peut représenter une belle économie pour certains salariés.
En parlant d’économie, qui dit télétravail, même partiel, dit moins de bureaux occupés ! Une bonne organisation du télétravail permettra donc des économies de loyers.
Moins d’interruptions
Ce point peut varier selon les jobs et les sociétés. N’avez-vous jamais ressenti cette impression que vous n’avancez pas sur vos tâches principales en présentiel ? En effet, les passages dans le bureau du manager, les petites questions « rapides » des collègues, ou juste les blagues parfois douteuses du collaborateur en face. Toutes ces interruptions empêchent une bonne concentration.
Alors qu’en télétravail, ces « nuisances » sont fortement réduites, et limitées au téléphone ou au Teams qui peuvent se couper facilement.
Accélération de la digitalisation
Les crises accélèrent les transformations. Effectivement, le sujet de la transformation digitale n’était pas nouveau au premier confinement. Cependant, celui-ci a boosté la mise en place des solutions informatiques pour gagner en performance.
Le fait de maintenir le distanciel poursuivra les motivations a utilisé des solutions performantes, mais aussi à bien les utiliser !
Reprenons l’exemple des commerciaux, avec le distanciel ils utilisent davantage le CRM pour transmettre les informations liées au client et à la facturation. Beaucoup se sont aussi mis à la prise de notes informatiques en rendez-vous et réunions, gagnant derrière en performance et traçabilité.
Mesure sanitaire
Last but not least. N’oublions pas que la raison initiale du télétravail forcé était de réduire les risques sanitaires. Même si la maladie est en recul et qu’on sera bientôt tous vaccinés, nous ne sommes pas à l’abri d’une quatrième vague, ou même d’une autre maladie. Inutile de rappeler les conséquences dramatiques pour les entreprises et le monde en général.
Conservez donc le télétravail réduit les risques sanitaires.
L’hybridation, la bonne solution ?
Notre ministre du travail conseille de passer à 3 jours en présentiel. En effet cette solution, proche du 50/50, correspond bien à la description de l’hybridation du travail.
Les arguments des deux camps, résumés précédemment dans cet article, sont tous valables. Donc finalement concilier les deux est une bonne solution dans la majorité des cas.
Bien évidemment nous n’évoquons pas le cas des métiers déjà non télé-travaillés.
En effet, l’hybridation permettra de concilier les deux camps et l’ensemble des avantages. Cela permettra un retour à la vie d’équipes, tout en gardant des moments de concentration. D’avoir des interactions tout en limitant les risques.
Cependant, même sur une réponse hybride, il est essentiel de mettre vos équipes au cœur du processus.
Comment accompagner ses équipes au nouveau mode hybride ?
Finissons cet article avec quelques tips pour accompagner vos collaborateurs à l’hybridation du travail.
QUEL EST LE MEILLEUR RATIO TÉLÉTRAVAIL / PRÉSENTIEL ?
Beaucoup d’entreprises se posent cette question. Bien évidemment, il n’y a pas de réponse toute faite. Notre conseil sera dans un premier temps de sonder vos salariés. Un questionnaire très court en interne (des solutions digitales comme Teams ou Google Forms sont toutes désignées) permettra déjà de savoir qui est pro-télétravail et qui est pro-présentiel.
Une fois ces informations collectées, la direction devra les prendre en compte pour appliquer le bon ratio. Il ne faut pas hésiter à fonctionner par service, il n’est pas indispensable que tous les salariés soient à la même enseigne, tant qu’au sein d’un service la grande majorité s’y retrouve.
Les managers pilotes de l’Hybridation du travail
Cette hybridation du travail fait partie des enjeux de transformation. Comme pour toutes les transformations, les managers y ont un rôle prépondérant.
C’est à eux dans un premier temps de confirmer la bonne décision de la Direction, et de faire des contre-propositions argumentées le cas échéant.
Charge à eux également de les transmettre à leur équipe. Ici ils doivent s’assurer de leur bonne compréhension, et détecter des éventuelles insatisfactions pour ouvrir un dialogue au besoin et éviter que la transition soit bien vécue.
La question des exceptions pourra se poser ici. A vous de peser le pour et le contre entre la satisfaction des uns et un potentiel ressenti d’injustice des autres.
Mais surtout ils doivent s’assurer que la bonne ambiance et la bonne circulation de l’information subsistent dans cette nouvelle organisation. Cela permettra de faire vivre et évoluer l’hybridation du travail.
N’hésitez surtout pas à former vos managers au travail hybride !
L’organisation de l’agenda d’hybridation du travail
Définir le nombre de jours télétravaillés est une étape, choisir lesquels est la suivante !
Plusieurs enjeux ici :
- effectuer un roulement pour que tout le monde puisse voir tout le monde (au moins dans son équipe) dans la semaine.
- s’assurer qu’il y a toujours assez de bureaux de libres
- à l’inverse éviter les journées où il n’y a personne
- prendre en compte la compatibilité avec les impératifs des salariés (exemple : ceux qui ne travaillent pas le mercredi ou qui ont des impératifs particuliers).
Assurer des bonnes conditions au bureau comme en télétravail
Pour que vos équipes restent efficaces dans l’un ou l’autre des cas de figure, assurez-vous qu’ils aient l’environnement adéquat dans les deux situations.
Cela passe par le matériel bien sûr :
- Un PC qui démarre vite et facilement transportable.
- Une chaise ergonomique au bureau et pourquoi pas à la maison.
- Les logiciels qui permettent le travail collaboratif et sécurisé
Mais c’est aussi une question de bonnes habitudes. Une sensibilisation de chacun au Troubles Muscolo-Squelettique, éventuellement renforcée par des applications, et/ou des moments dédiés proposant des exercices pour les pratiques, sera appréciée.
C’est aussi ici une question de Marque Employeur !
En conclusion
L’organisation hybride du travail est un des enjeux RH essentiels de la sortie de crise. Assurez-vous avec vos employés de placer le curseur là où il est le plus adapté.
Pour le reste, on vous conseille de participer le 22 juin à notre webinar sur les enjeux RH de la rentrée, lors duquel nous aborderons également ce point.